En fin d’année, l’environnement est toujours à la mode. Les conférences des Etats qui sont signataires de la Convention-Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) – aussi connues sous leur abréviation de COP – se succèdent chaque décembre avec le constat sans cesse renouvelé de l’urgence à agir pour la planète. Alors que la COP21 avait fixé un objectif de limitation de la hausse des températures à la surface de la planète de 1,5°C d’ici la fin du siècle, les trajectoires actuelles, selon le GIEC, nous amènent plus vers des hausses comprises entre 3 et 5°C que vers les 1,5°C espérés ou les 2°C raisonnablement souhaités.
politique
Du fort au fou
La réunion de l’Assemblée générale des Nations-Unies de fin septembre 2018 restera probablement dans les annales de la diplomatie multilatérale. Point besoin de s’étendre ici sur le fond de ce qui a été dit, les commentaires acerbes pleuvent déjà depuis hier. Plus intéressantes sont les implications de ce jeu – plus réellement – diplomatique. La posture du Président des Etats-Unis semble ainsi de plus en plus dictée par ses humeurs – non pas que ce soit une découverte – et ses volontés. De fait, la diplomatie américaine, du moins celle incarnée par son chef et ses subordonnés immédiats, apparaît de moins en moins pondérée et, surtout, de moins en moins rationnelle. La part de l’affect qui semble guider D. Trump dans ses choix et ses discours pose toutefois un certain nombre de problématiques en termes de relations bi et multilatérales.
Mondialisation et territoires
Le sujet semble facile voire éculé ; tout ou presque aurait déjà été écrit sur la mondialisation et le phénomène serait maintenant parfaitement compris ; ses évolutions deviendraient anticipables. Le rapport de la mondialisation au territoire a toujours été complexe. Interdépendants et pourtant opposés, les deux n’ont cessé de constituer depuis le milieu du XXe siècle un couple thermodynamique central dans la compréhension de l’économie politique mondiale. Le territoire peut d’ailleurs être considéré suivant plusieurs échelles – c’est même le propre de la géographie économique – ces mêmes échelles se répondant, voire s’opposant. Continue Reading
Forces de l’ordre : refonder la formation
Actuellement la formation des membres des forces de l’ordre repose essentiellement sur le droit pénal. Si cela apparaît non dénué de fondement au vu de leurs missions répressives, ce point de départ a plusieurs conséquences pratiques :
- cela les axe principalement sur l’aspect répressif de leur mission ;
- comme ils ne consacrent pas leur vie entière au droit, ils peuvent être vus par les professions judiciaires comme des amateurs cherchant parfois à se hausser vainement au niveau des professionnels.
La conséquence de ce deuxième point est que, dès le commencement de leur exercice professionnel, ils sont confrontés à un problème de positionnement. Car les mêmes attitudes que celles décrites par Norbert Elias dans la société de cour sont encore à l’œuvre : une absence de regard d’approbation de la part de celui qui détient le pouvoir (ou le savoir), et voilà la disgrâce…
Pourtant, il serait temps que les intéressés s’en persuadent : ils ne seront jamais considérées comme de vrais juristes par ceux qui estiment l’être (magistrats, avocats).
Mais est-ce un réel problème ?
L’État : pourquoi?
Réponses :
- à garantir l’intégrité physique de ses administrés
- à protéger la propriété de ses administrés
- à mettre en commun les ressources jugées vitales puis utiles à la collectivité
- à assurer une défense commune
- à résorber des litiges pouvant dégénérer par la vengeance privée
Tout part d’un constat : l’homme doit pouvoir se défendre contre l’environnement hostile, y compris ses semblables, et pour cela doit pouvoir compter sur une entité dont il accepte le fonctionnement en contrepartie de certaines garanties. Lesquelles sont par ailleurs individuelles avant de se fondre dans l’intérêt collectif.
L’étape suivante se définirait par la question suivante : comment doit fonctionner l’État?
De la Catalogne à l’Alsace, gestion de crises territoriales
En cette semaine de fin septembre, deux évènements ont été relayés par les médias : l’un de portée internationale, l’autre de portée régionale mais tous deux puisant dans le même phénomène.
Le premier a trait à l’organisation du référendum en Catalogne le 1er octobre 2017, et le second est lié à la démission fracassante du président de la région du Grand Est le 28 septembre 2017.
Si la situation en Catalogne fut âprement commentée, c’est en raison de la tension croissante qu’a suscité la décision par les responsables catalans de tenir cette consultation déclarée illégale par Madrid. D’où une multitude de pressions par l’exécutif, relayé par le pouvoir judiciaire et les actions policières, afin de perturber voire annuler la tenue de ce référendum.
UN ATTENTAT TERRORISTE PEUT-IL CHANGER LE RESULTAT D’UNE ELECTION ?
La question est posée depuis plusieurs semaines alors que quatre échéances électorales importantes, élections présidentielles puis législatives, approchent en France et que la menace terroriste reste très élevée. Les attaques terroristes se succèdent en Europe à un rythme élevé et tout indique que malheureusement la France peut être à nouveau visée.
Dans ce contexte il est important de réfléchir sur l’influence éventuelle d’un nouvel attentat commis à quelques jours d’élections sur le résultat du scrutin, puis d’élargir la réflexion sur la stratégie des terroristes jihadistes lorsque le pays cible est en période électorale.
L’énergie, au cœur des problématiques stratégiques
Parler d’un livre qu’on vient d’écrire – sans tomber dans le panégyrique ou l’autocritique maoïste s’entend – relève toujours de la gageure, voire de la schizophrénie. Ainsi, je viens de commettre un ouvrage dont le titre dévoile grandement le contenu : Energie, ressources, technologies et enjeux de pouvoir. Il s’agit d’un aboutissement personnel évidemment, puisque l’objectif avoué était d’embrasser tous les grands enjeux de la géoéconomie de l’énergie. C’est bien là tout le défi et tout le problème. En effet aucun livre en français n’avait jusqu’ici pris en compte l’ensemble des aspects stratégiques que peut revêtir la question énergétique au plan international. Loin de ne se cantonner, comme c’est trop souvent le cas, à la géopolitique des ressources en hydrocarbures, l’énergie est un secteur vaste et, surtout, fondamental.